jeudi 12 août 2010

On est vraiment crevés mais on va quand même pas se plaindre

Pour bien récupérer, limitons les contraintes au maximum et consacrons-nous à des activités typiquement aoutiennes à la limite du baufisme (néologisme inventé sur place) - le plagisme.
A quelques encablures du Marin, la mythique plage de Sainte Anne nous offre son sable (rose au coucher du soleil) et ses palmiers ondulant (langoureusement) dans le vent.  Derrière la carte postale se cache une implantation du club Méditerranée 'les Boucaniers'.  La plage se voudrait privée mais les lois salubres de la République imposent pour l'ensemble du territoire, la libre circulation des personnes sur l'espace public que constitue la frange littorale.  Ceci fait que les Martiniquais se mélangent allègrement avec les vacanciers rougis par le dévastateur soleil des tropiques donnant à la plage un caractère mélangé et bigarré plutôt sympathique.  En revanche, une petite visite de courtoisie au huppé (ou qui  prétend l'être) Club Med, nous donne quelques indications sur l'européen d'élite en vacances. Même si la banane est griffée Vuiton, les sandales chaussettes blanches Hermès et le coup de soleil en juxtaposition sur une peau déjà bien fleurie par le Saint Emilion, ces touristes en goguette dans ces petits ghettos 'all in' ne parlent que du vulgus qui a envahi leur plage.
Heureusement, la république veille...

Naviguer en annexe, c'est pas naturel mais c'est plus prudent

Et pourtant, pour nos deux premières journées, avec le décalage horaire dans les gencives, cela nous paraît constituer la meilleure option: appréhender la conduite du moteur dans un premier temps, s'assurer que les mouillages deviennent des routines.  Le guindeau électrique (sorte de treuil qui relève l'ancre) nous est d'une grande utilité.
Pour être totalement dans la vérité de nous-même, il nous faut avouer que la première journée s'est passée dans l'annexe de Kakao: 3m20 de long et 9.8 CV de puissance totale pour aller observer l'étape de la manifestation de l'année en Martinique: le Tour des yoles.  L'étape du jour le Diamant-Sainte-Anne, passe à quelques encablures du port du Marin où Kakao a son port d'attache.
Imaginez une course d'embarcations traditionnelles à voiles chevauchées par des dizaines de marins pour qui une victoire lors de cette course équivaut à ramasser en même temps la coupe du monde de football et le tour de France cycliste.
Le carnaval de Nivelles, à côté (vu d'ici en tout cas) c'est pour les t...
Imaginez que la "caravane" de ce tour des Yoles qui dure 7 jours est constituée d'une flotte hétéroclite de 600 vaisseaux de toute nature, du catamaran de 15 mètres au semi rigide de 650 CV  en passant par toutes sortes d'embarcations chevauchées par des milliers d'aficionados  déchaînés dansant par dizaines sur les ponts de ces esquifs équipés de sonos tonitruantes; la bouteille de Rhum ou de bière Lorraine (la marque du coin) à la main, dans des états vraiment très avancés (et nous savons de quoi nous parlons).  
Alors, les petits débutants au milieu de cette flotte de bateaux hallucinés, c'était vraiment trop risqué; on a donc opté (pour une fois) en faveur d'une observation prudente et mesurée sur notre petit pneumatique.









Première prise en main de Kakao: la cartographie électronique

Semaine du 04/08/2010 au 10/08/2010

 Depuis des mois, nous avions prévu de commencer en douceur par des navigations limitées autour du port du Marin afin de prendre le catamaran en main dans les meilleures conditions.  A tel point que les premiers jours ont été consacrés exclusivement à la navigation au moteur: sortir du chenal du Marin, port d'attache de Kakao, déjouer les pièges des multiples "cailles" de coraux, qui portent toutes des noms délicieux tels que cailles dites "aux couillons".  Nous ne sommes pas amateurs d'échouer lamentablement notre esquif le premier jour dans 10 centimètres d'eau.  Les balises et la cartographie doivent nous permettre d'éviter ces écueils majeurs.
Heureusement, la météo est bonne et le balisage rouge et vert, inversé par rapport à nos contrées (un peu comme rouler à gauche) est relativement clair.  En revanche,  le logiciel coûteux et bien connu sensé nous guider à travers tous les affres de la navigation, révèle définitivement toutes ses insuffisances, ses complications voire ses prétentions inabouties...
Une véritable usine à gaz, qui, à l'insu de notre plein gré, nous renvoie (pour une dernière fois ?) vers des réalités professionnelles informatiques du même type.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, pourquoi oublier l'ergonomie et les démarches purement intuitives. 3 jours d'utilisation et nous décidons de jeter définitivement à la poubelle cette insulte au bon sens (oui, oui, nous on peut le jeter à la poubelle), afin d'opter pour Opencpn, logiciel opensource infiniment plus simple et convivial développé par la communauté des marins de par le monde.  Il n'a pas que des qualités mais sa simplicité d'utilisation prêche en sa faveur sans compter le caractère salubre de l'opensource et des échanges de savoirs.  Comme quoi, la somme des compétences développées par les marins du monde, vaut davantage que la pseudo expertise d'informaticiens qui travaillent dans leur tour d'ivoire.
Ce logiciel nous permet de nous positionner sans coup férir,  dans tout le bassin des Caraïbes, de tracer des routes, de les mesurer, de les activer, et de laisser des traces parfois légèrement erratiques comme vous  pourrez le constater sur le printscreen ci-joint.
 
Compteur pour blog gratuit