mardi 22 mars 2011

Cuba libre (?), nous arrivons...

 

Notre arrivée à Cuba se matérialise en fait par notre entrée en rade de Cienfuegos, l'une des plus grandes des Caraibes. En toute illégalité, nous avons passé trois semaines de rêve dans les Jardins de la Reine puisque nous n'avons accompli aucune des nombreuses et légendaires formalités requises.
Arrivée nocturne à Cienfuegos où nous décidons de jeter l'ancre plutôt que de répondre aux nombreux messages vocaux et lumineux envoyés par la Marina. Nous avons surtout envie de dormir.
Le lendemain, les formalités sont expédiées en une matinée et autant de papier gaspillé. C'est à peine pire qu'en Jamaïque: le catamaran n'a pas été fouillé, nous n'avons eu droit à la visite à bord que d'un médecin cubain pour les formalités sanitaires et, globalement, nous avons fait l'objet d'un traitement plutôt amical et bien coordonné par le responsable de la Marina Marlin.
Du bateau au mouillage, nous avons sous les yeux quelques beaux exemples d'architecture coloniale.
Nous décidons Emmanuelle et moi de passer la soirée au très chic restaurant du club nautique auquel nous nous rendons en annexe (notre dinghy pneumatique équipé d'un vaillant moteur Tohatsu de 9.8 CV). Plus tard, j'utilise à nouveau la même annexe pour tenter de recevoir Internet dans un hôtel proche.
Malheureux !!
Arraisonné par les gardes côtes à la nuit tombée qui, sans coup férir (et sans me demander mon avis), ont envahi le carré de Kakao avec leur grosses chaussures.
J'avais transgressé une règle cubaine intangible, j'avais été dénoncé, procès-verbal m'a été dressé: interdiction totale d'utiliser son annexe pour un trajet autre que celui contractuellement autorisé vers la Marina.
La liberté de déplacement n'existe pas; je n'aime pas cela et l'on m'affirme qu'il s'agit de 'regulationes' à respecter impérativement sous peine d'amende.
Au fur et à mesure de notre séjour, les côtés mesquins et envahissants de la dictature se multiplieront en même temps que le ras le bol d'une partie de la population se manifeste... très discrètement.
La répression sévirait et un maillage serré visant la surveillance et la délation est mis en place.
Si les droits de l'homme ne sont pas solubles, ce que nous avons pu observer en matière de liberté individuelle est inacceptable, injuste et relativement incompréhensible.
Quelle dommage d'avoir sacrifié la révolution socialiste, laboratoire d'économie sociale cubaine, plein d'idées innovantes en matière d'équité, de redistribution, de coopération, par la mise en œuvre d'un régime bureaucratique jusqu'à l'absurde, policier dans son quotidien, paranoïaque jusque dans l'intimité des personnes. Cela sent la poussière, c'est vieilli et décevant. C'est inexcusable malgré l'embargo américain. Les Cubains disent d'eux-mêmes qu'ils sont des moutons qui bêlent sans fin (et sans espoir).
Les exemples Tunisiens et égyptiens devraient les inspirer, mais les comités de sauvegardent de la révolution veillent...
Posted by Picasa

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