Il est 8:30, je prends un peu de temps pour t'envoyer de mes nouvelles avant de me rendre aux funérailles de bonne maman.
J'ai cru ne jamais arriver à l'aéroport.
Je te raconte ma folle journée de lundi.
8.30: Départ avec le commandant. Trajet sans problème, gars charmant.
9.00: Il me dépose en ville à l'immigration avec le cubain qui me sert d'interprète. Le gars de l'immigration dans un premier temps refuse de m'estampiller le passeport car il n'a pas la carte de 10 dollars. Il me renvoie vers l'aéroport en me disant que là-bas ce sera possible.
Après de nombreuses palabres et finalement un anglais qui me permet de bien me faire comprendre, il accepte de mettre le cachet. Ouf, j'ai bien cru que mon voyage s'arrêterait là.
9:30: Le cubain déjeune en ville, je l'accompagne et me commande des sandwiches pour le dîner (dans le bus).
9.45: Je prends des pesos au distributeur de la banque avec ma carte.
10.30: Départ en bus bondé de locaux, c'est très sympa comme ambiance, on ajoute des sièges "artisanaux" au milieu des banquettes.
10.45: premier arrêt à une base militaire. Contrôle de l'identité de tous les passagers, çà prend 1/4h.
Il y a eu exactement une vingtaine de contrôles militaires et de police sur le chemin. Contrôle de l’identité et de la régularité des Haïtiens. Procédure très humiliante pour eux et exagérément répétitive. A chaque arrêt, montent des vendeurs de raisins, cacahuètes, gâteaux, ...
+ pause dans un snack pour dîner, pour déposer des gens, embarquer des gens, ... bref, je comprends mieux pourquoi il faut 6H pour faire 317km.
16.30: Je pense que l'on arrive au terminal du bus. Pas du tout, c'est un nième arrêt pour manger à nouveau. Je demande à quelle heure le bus arrive à la capitale, le chauffeur me répond 18:00. Là je deviens dingue je dis que cela n'est pas possible pour moi. Je remue ciel et terre pour trouver une autre solution. Finalement, je monte dans un autre bus qui repart tout de suite, dans lequel les passagers ont fini de manger. Je gagne comme cela 1/2H. Le timing est plus que juste, mais je tente le tout pour le tout.
17.30: Après avoir déposé des gens sur l'autoroute, le bus arrive enfin à la capitale. Bien sûr, la circulation est ralentie il y a des bouchons partout. Le gars du bus me tire la gueule car en fait il ne voulait pas m'embarquer, il n'y avait plus de place. Il essaie de ma soudoyer 200 pesos, je lui dis que c'est trop cher.
17.30 à 18.00: Circulation en ville, l'enfer, embouteillages sur le ring, ... je fulmine, je reste calme et essaie d'envisager de nouvelles solutions. Le chauffeur me dit qu'il a un taxi pour 1300 pesos (3X + cher que la normale). Je refuse, c'est trop cher.
Je tente de sortir du bus en marche pour interpeller le taxi que j'aperçois à 50m, mais le macho qui garde la porte m'en empêche. Le chauffeur aurait une solution pour moi. Le bus n'avance pas et on n'est toujours pas arrivé au terminal.
à 18.00: Le chauffeur me fait descendre. Un taxi m'attend. Le fameux à 1300 pesos. Je refuse, je m'énerve. Le gars profite de la situation. Je suis en plein milieu du ring et le bus est parti.
L'imbécile, il fait mine de me larguer là.
Je réalise que mon vol m'est déjà sans doute passé sous le nez, mais tant qu'à arriver là, je vais jusque au bout.
Je monte dans son taxi. Je poursuis la négociation financière. Le con n'avance pas. Je lui claque 1200 pesos et lui dit qu'il n'aura pas un dollar de plus car je n'ai plus d'argent. Il compte chaque billet minutieusement et se met à appuyer sur l'accélérateur.
Je suis fâchée, ne lui cause pas. C'est un arnaqueur.
18:20: J'arrive à l'aéroport. Evidemment, le guichet Iberia est fermé. Je fonce dans les bureaux administratifs de la compagnie. Je défonce pratiquement la porte dans mon empressement et l'ouvre sans attendre de réponse. J'explique ma situation, l'hôtesse me dit que mon vol a du retard et enregistre mes billets à 18:35. Ouf, je suis sauvée.
Je cours comme une dingue pour passer le poste de l'immigration, ... je traverse les longs couloirs. J'arrive en sprintant devant le dernier guichet d'embarquement pour entrer dans l'avion après avoir enjambé les passagers en courant. Et là, on me dit que tous les gens assis (que je venais d'enjamber) attendent le même vol que moi. Je regarde la tête des gens, ils se marrent.
J'embarque finalement à 19:30.
Sur ce coup-là, j'ai eu une bonne étoile.
En arrivant chez mes parents à 16:00 (car je n'ai pas pris le vol initialement prévu), nous avons été directement chez Danièle et Edmond. Ce qui m'a permis de bien m'imprégner de l'atmosphère familiale et de vivre le deuil avec eux."
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